L’Oie cendrée

Source ONCFS

Plusieurs espèces d'oies sauvages se rencontrent en Europe. Elles sont souvent appelées "oies grises" à cause de l'aspect général de leur plumage. Parmi ces oies sauvages, l'oie cendrée est la plus corpulente (2 à 4,5 kg pour une envergure atteignant 1,80 m). Elle se caractérise également par son fort bec triangulaire orange souvent nuancé de rose. En vol, on remarque le croupion blanc, et surtout la large zone gris très pâle à l'avant de l'aile qui tranche nettement sur le gris-brun foncé du reste du plumage. C'est une espèce très grégaire. Elle forme des bandes atteignant parfois plusieurs centaines d'individus, et même plusieurs milliers. En migration, ces groupes adoptent souvent une formation en V, à la manière d'autres oiseaux migrateurs comme les grues, les cormorans ou les mouettes. La plupart des oies cendrées observées en France nichent sur des zones humides de l'est de l'Allemagne jusqu'à la toundra du nord de la Scandinavie. La ponte comprend généralement 4 à 6 œufs, qui éclosent de la fin avril à la mi-juin.

 

Son cadre de vie : les zones humides

L'oie cendrée fréquente surtout une large gamme de milieux humides : grands lacs, prairies humides, marais avec joncs et roseaux, prés-salés du littoral. Elle s'y nourrit des parties tendres d'une grande variété de plantes, et aussi de graines, de racines et de tubercules. Elle peut également s'alimenter sur des terrains agricoles, en prélevant par exemple les graines de céréales tombées à terre lors de la récolte. Les lieux fréquentés par l'oie cendrée comportent presque toujours un grand plan d'eau (lac, fleuve, estuaire, baie abritée en bord de mer ou zones inondées) où les oiseaux vont se réfugier lorsqu'ils sont dérangés sur leurs terrains d'alimentation.

 

En France

Une petite population nicheuse d'oies cendrées s'est installée dans les années 1990 en Camargue, elle compte une dizaine de couples. De plus, de petites populations ont été introduites sur quelques réserves et parcs ornithologiques (Somme, Loire-Atlantique, Vendée, Gironde, ... ). Pour rejoindre leurs quartiers d'hiver en Espagne, les oies migratrices survolent la France sur un large front, essentiellement à l'ouest d'une ligne Charleville-Limoges-Pau, mais des centaines transitent régulièrement par la vallée du Rhône. Elles s'arrêtent peu en automne, mais stationnent plus volontiers durant leur migration vers les sites de nidification, qui se déroule en fin d'hiver : lors de ces haltes jusqu'à plus de mille oiseaux peuvent se regrouper sur quelques sites privilégiés (Charente-Maritime, Vendée, Deux-Sèvres, et aussi Sud-Ouest, estuaire de la Seine, Champagne, baie de Somme ... ). Enfin quelques milliers d'oies cendrées ne descendent pas jusqu'en Espagne, mais restent passer l'hiver en France : en moyenne 5200 oiseaux présents en janvier dans les années 1990 (jusqu'à 7950 en janvier 1996), surtout en Champagne (lac du Der), en Camargue, sur les grandes zones humides du littoral atlantique (surtout en baie de l'Aiguillon), et sur le cours du Rhin.

 

Avenir de l'oie cendrée

      

L'avenir de l'espèce n'est pas immédiatement préoccupant, ses effectifs ayant même augmenté en Europe. Mais, comme les autres oies ou les canards sauvages, l'oie cendrée est très liée à des milieux particulièrement fragiles : les zones humides. Il est donc nécessaire de protéger ces milieux, d'empêcher leur dégradation : sans la conservation de leur habitat, l'avenir de ces oiseaux sera précaire. Par ailleurs, la fréquentation d'un site par les oies cendrées est parfois limitée par une pression de dérangement trop forte. Aussi, pour favoriser cette espèce, aménageurs, touristes et chasseurs doivent veiller à respecter son milieu de vie et à préserver sa tranquillité.

 

Reproduction :

* Période de nidification : avril à juin

* Nombre de couvaisons : une seule couvée

* Nombre d'œufs : 4 à 8 œufs blancs crème

* Incubation : 27 à 28 jours

Nid : L'oie cendrée construit à même le sol un grand nid sur les rives, en des endroits inaccessibles. Le nid est composé de bruyère ou ramilles, herbe, mousse, garni de duvet et de plumes. Seule la femelle couve, le mâle participe à l'élevage des jeunes qui sont nidifuges. À deux mois, ceux-ci sont capables de voler mais restent jusqu'en hiver avec leurs parents.

Type de nichoir : Elle accepte volontiers les sites de nidification artificiels en nichant sur des radeaux placés dans des endroits favorables.

Envol : environ 8 semaines

Migration

Oiseaux de passage ou hivernant.

Voix

Ancêtre sauvage de l'oie domestique et son cri ressemble au cancanement familier de celle-ci. Son cri est constitué de notes nasales et de jacassements.

Nourriture naturelle

L'oie cendrée se nourrit principalement d'herbes, mais aussi d'autres plantes, en particulier, de trèfles, de pissenlits, plus rarement des plantes aquatiques.