Le cerf élaphe

(cervus elaphus)

 

 

UN PEU D'HISTOIRE

 

 

Les cervidés sont apparus sur notre planète, il y a plusieurs millions d'années en Asie (par comparaison, l'homme est apparu il y a seulement 2 millions d'années). Les cervidés se sont rapidement répartis sur toute la planète.

Leur trait caractéristique est la présence de bois chez les mâles. C'est une excroissance osseuse fourchue qui tombe tous les ans.

 

Caractéristiques

Actuellement, environ seize genres sont référencés en Amérique et Eurasie, de l'Arctique aux tropiques. Pour des raisons pratiques, nous nous intéresserons uniquement au cerf élaphe, le cerf le plus grand des animaux sauvages vivant en France et le plus répandu.

Le cerf élaphe (cervus elaphus) est un mammifère appartenant à l'ordre des ongulés (il marche sur l'extrémité des doigts ou sabots), au sous-ordre des ruminants (estomac à quatre cavités) et à la famille des cervidés (animaux porteurs de bois).

Dans notre pays, il a connu des fluctuations d'effectifs importantes au cours des derniers siècles. Le point le plus bas a été atteint au XIX, siècle. Depuis 1945, les repeuplements et la politique cynégétique ont conduit à la progression de l'espèce dont les effectifs atteignent aujourd'hui les 70 000 à 100 000 têtes. Le cerf occupe le tiers de la superficie forestière nationale, soit près de 5 millions d'ha. Il fait actuellement l'objet d'une réintroduction en Corse d'où il avait disparu.

 

Identification

On l'appelle également cerf rouge et cerf d'Europe. C'est une espèce chassable mise au plan de chasse.

Le poids des adultes va de 120 à 250 kg mâle et de 80 à 130 kg pour une femelle. Celle-ci appelée biche a le corps plus fin que celui du mâle qui peut mesurer jusqu'à 1,40 m au garrot.

Cerfs et biches possèdent une petite queue. Leur pelage est brun-roux en été et gris-brun en hiver. Le faon naît couvert d'un pelage brun clair tacheté de blanc qu'il perd vers l'âge de trois mois.

Le brame ou raire est le cri impressionnant du mâle, à l'époque du rut. Le jeune est appelé faon, le mâle est dit hère jusqu'à 8 mois puis daguet et cerf au-delà de deux ans. Le cerf atteint sa taille adulte entre 5 et 7 ans. La durée de vie est de 12 à 20 ans.

 

Les bois

 

 

Seul le mâle porte des bois ramifiés qui tombent chaque année en fin d'hiver et repoussent aussitôt sous le velours, en 3-4 mois. Les premiers bois apparaissent vers l'âge d'un an.

Leur taille augmente à chaque repousse, mais le nombre de pointes, ou andouillers, n'indique pas l'âge de l'animal. Sa ramure est à son apogée vers l'âge de 8 à 10 ans. Elle régresse au-delà de 12 à 15 ans.

 

La vie sociale

Le cerf est une espèce grégaire et sociable qui s'organise en hardes, de 3 à 8 individus en forêt, ou de plusieurs dizaines d'individus en milieu ouvert. On compte des hardes de biches et de jeunes, sous la conduite d'une biche expérimentée; des hardes de mâles et des hardes mixtes, en hiver surtout. De décembre à août, les adultes des deux sexes vivent séparés.

La cellule de base est le trio familial, composé d'une biche et de ses deux jeunes, celui de l'année en cours et celui de l'année précédente. Vers deux ans, le jeune mâle rejoint les hardes de mâles, la jeune biche s'installe à proximité de sa mère.

 

La reproduction

Cerf et biche peuvent se reproduire dès leur deuxième année. Le mâle est polygame. Le rut a lieu entre début septembre et mi-octobre avec un pic durant la deuxième quinzaine de septembre.

Après une gestation de huit mois, la biche donne naissance à un faon unique, qu'elle allaite au moins jusqu'en novembre.

 

Alimentation

Un animal adulte ingère 10 à 15 kg de végétaux frais par jour. Il sait adapter son alimentation aux disponibilités des milieux et selon les saisons. Celle-ci se compose de graminées, de feuillages d'arbres ou d'arbrisseaux et de sous-ligneux.

En hiver, des rameaux de résineux et même des rhizomes de fougères sont consommés. Les cultures agricoles périphériques aux forêts sont aussi visitées.

 

Indices de présence

Il laisse des empreintes, des fumées ou crottes. Mais les indices les plus spectaculaires sont les dégâts faits aux arbres, comme les abroutissements (prélèvements des bourgeons, ... ), les frottis sur les tiges qui sont alors dénudées voire arrachées et l'écorçage, prélèvement de l'écorce avec les dents.

 

Habitat

Bien qu'écologiquement adapté aux milieux ouverts, le cerf est aujourd'hui attaché au milieu forestier où il trouve refuge, protection et tranquillité. On le rencontre dans des forêts de feuillus aux futaies de résineux, en plaine ou en montagne, parfois jusqu'à 3000 m d'altitude, de l'Atlantique à la Méditerranée.

Un cerf adulte vit annuellement sur 2000 à 5000 ha. Le secteur de rut d'automne et la zone occupée au printemps sont généralement distincts. Le cerf recherche un habitat à forte valeur alimentaire et la biche qui exploite des surfaces plus petites, privilégie des habitats fermés offrant un refuge diurne et une protection maximale.

 

Gestion des populations

Des densités très fortes peuvent conduire au surpâturage et provoquer des dégâts agricoles et forestiers importants. La gestion de l'espèce repose sur le suivi de l'évolution des différents indicateurs biologiques portant sur les animaux et le milieu. Parallèlement, une gestion appropriée de l'environnement doit permettre de freiner la dégradation de ses habitats, liée à l'intensification des pratiques agricoles et sylvicoles et au cloisonnement de l'espace.

 

Chasse

 

 

Le contrôle nécessaire des effectifs est réalisé par la chasse à tir en battue ou individuelle et la vénerie, dans le cadre d'un plan de chasse. Le prélèvement à réaliser sur chaque territoire est fixé, annuellement, par le préfet.

 

LE ROLE DU CHASSEUR

Durant toutes ces étapes, les chasseurs ou les responsables locaux ont un rôle primordial. Ils doivent :

- provoquer, puis s'associer à la réflexion au niveau du massif,

- noter au quotidien ce qu'ils voient - et ne voient pas - sur le terrain,

- noter avec soin les résultats de l'analyse des animaux prélevés (poids - classe d'âge sexe - fécondité),

- s'impliquer dans une politique d'aménagement du milieu susceptible de limiter les dégâts :

- on peut agrandir les clairières, éviter de récolter certaines prairies en lisière de forêt, enherber le bord des allées...

- Il faut promouvoir la mise en place d'une sylviculture favorable aux cervidés : laisser ronces et épines autour des plants,

ne pas dégager autour du pied des arbres, introduire des feuillus dans les forêts de résineux...

 

LE PLAN DE CHASSE

Le plan de chasse constitue l'outil essentiel de la gestion des populations de cervidés. Il est constitué de deux volets réglementaires complémentaires :

- l'aspect quantitatif c'est à dire le nombre total d'animaux à prélever sur chaque massif, réparti entre les différents détenteurs de droits de chasse,

- l'aspect qualitatif fixe la répartition des bêtes à prélever par classes de sexes et d'âges. Dans la majorité des cas, le plan de chasse comprend trois classes : les cerfs (daguets et plus), les biches, les faons (sexe indéterminé).

 

Dans certaines régions l'aspect qualitatif est plus poussé et intègre des critères de sélection en fonction de l'âge des cerfs (bracelet daguet ou de récolte par exemple) ou de la forme des bois. Cette démarche a pour but de tenter d'agir, à long terme, sur la qualité des trophées. Le principal devoir d'un plan de chasse de ce type est de réaliser des prélèvements bien répartis dans les classes d'âge.

L'objectif du plan de chasse consiste à réguler les effectifs en respectant les données fondamentales de la biologie et de la dynamique de l'espèce et en les adaptant à la richesse du milieu, tout en tenant compte des intérêts de l'ensemble des acteurs locaux. Il s'agit de l'équilibre agrosylvo-cynégétique. Une population de cerfs, quel que soit son effectif, aura toujours un impact sur le milieu qu'elle occupe. Sa présence doit être le fruit d'un compromis de plus en plus délicat à obtenir, impératifs économiques obligent.

Après la fermeture de la saison de chasse, le détenteur du droit de chasse doit adresser le compte-rendu de ses réalisations et ses voeux concernant son attribution pour la saison prochaine.

 

Courant juin, les attributaires de plan de chasse reçoivent l'arrêté préfectoral qui leur notifie le minimum et le maximum d'animaux à prélever sur leur territoire par espèce et classe.

 

Ce qu'il faut savoir

 

ATTENTION:

 

- Le plan de chasse présente des devoirs et des droits.

- La réalisation du minimum attribué est une obligation légale. Votre responsabilité peut être engagée en cas de dégâts. Dans certains départements, la présentation des trophées est obligatoire pour renouveler le plan de chasse.

- Les taxes sont dues sur la totalité des bracelets et non remboursables.

- Parfois l'administration peut imposer des attributions au-delà de la demande du détenteur du droit de chasse.

                                                                                                                                                                                                                                

Les nouveaux textes régissant l'organisation cynégétique prévoient que les plans de chasse seront dorénavant élaborés pour une durée de trois ans (éventuellement révisables annuellement).

Un décret doit paraître concernant l'application de ces nouvelles mesures.

La responsabilité du chasseur et du détenteur de plan de chasse est engagée au pénal en cas d'erreur de tir.

 

Ce qu'il faut savoir         ATTENTION:

 

- Le plan de chasse présente des devoirs et des droits.

- La réalisation du minimum attribué est une obligation      légale. Votre responsabilité peut être engagée en cas de dégâts. Dans

certains départements, la présentation des trophées est obligatoire pour renouveler le plan de chasse.

- Les taxes sont dûes sur la totalité des bracelets et non remboursables.

- Parfois l'administration peut     imposer des attributions audelà de la demande du détenteur du droit de chasse.

 

Les nouveaux textes régissant l'organisation cynégétique prévoient que les plans de chasse seront dorénavant élaborés pour une durée de trois ans (éventuellement révisables annuellement).

Un décret doit paraître concernant l'application de ces nouvelles mesures.

La responsabilité du chasseur et du détenteur de plan de chasse est engagée au pénal en cas d'erreur de tir.