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L'Edito de Christian Gricourt

Rédacteur en Chef de La Sauvagine



LA SAUVAGINE N° 488

Août 2004

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Ouverture 2004 : plus de frontière avec le DPM.

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Assemblée générale chez Bécassiers de France.

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Votre tour de hutte pour 2004.

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Les mots croisés de Jean-Pierre Petit.


L'Edito


Ces dernières semaines, en plusieurs occasions, les tenants de l’écologie livresque ont été forcés d’entrevoir les limites de l’intégrisme, que l’on dit pourtant sans limites. Dans le sud-est de la France, après la mort, ces dernières années, de plusieurs milliers de brebis attaquées par les loups, ils ont dû entendre la sentence du ministre de l’Ecologie qui a autorisé - sous conditions - le tir de 4 ou 5 animaux. Une association spécialisée dans le contentieux promet déjà de déposer un recours et il sera très intéressant de lire les conclusions des juges car aujourd’hui, le loup est protégé par la convention de Berne.
Ailleurs, les cygnes tuberculés deviennent tellement envahissants que les naturalistes constatent que les anatidés désertent les zones humides colonisées par ces grands oiseaux blancs.
Dans le Morbihan, les colonies de goélands - ceux qui bombardent allégrement de leurs fientes les maisons du bord de mer - sont accusés par les écologistes de faire reculer la bruyère présente sur certaines îles, justement à cause de leurs fientes. En Vendée, des ornithologues ont observé une panique générale sur la colonie de sternes Caugek, installée sur les îlots d’une réserve, à cause de deux ibis sacrés occupés à piller les oeufs que les oiseaux étaient en train de couver. En moins de deux heures, le crime était consommé (les oeufs aussi !).
Les ornithologues de la LPO en ont conclu qu’il fallait prendre des mesures pour éradiquer cette espèce et ils ont rappelé que l'introduction d'espèces non autochtones était la deuxième cause mondiale de disparition de la biodiversité.
Que la LPO parle d’éradication a tout de même quelque chose de surprenant et s’agissant de la réintroduction d’espèces non autochtones, ça l’est encore plus car c’est bien ce qui s’est passé pour les loups.
Il faut, en toutes choses, savoir raison garder.
Il n’y a pas lieu de protéger indéfiniment les cormorans, les goélands, les loups, les cygnes, les hérons... et de s’enfermer dans des doctrines immuables. Le monde bouge, la chasse doit évoluer, et l’écologie ne doit pas faire l’économie d’une nécessaire remise en question.
Il faut aussi arrêter de prétendre qu’une sarcelle n’est pas adulte avant la fin du mois d’août et qu’elle est en période de reproduction dès la fin du mois de janvier.
Ce n’est qu’au prix d’un peu de bon sens et d’un minimum de respect que chacun trouvera dans la nature de quoi satisfaire raisonnablement sa passion.

Christian Gricourt
Rédacteur en Chef





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