Le petit tétras

 

On l’appelle plus communément petit coq de bruyère ou encore té­tras-lyre à cause de sa queue four­chue. On ne le trouve plus que dans les Alpes et les Ardennes.

Il est beaucoup plus petit que son cousin, le grand tétras, son poids variant de 1 à 1,700 kilo chez le mâle et de 0,700 à 1 kilo chez la poule. Son plumage est bleu-noir, une barre claire coupant les ailes, cependant qu’il a des oreillettes écarlates. Il vit habituellement aux environs de 1 500 mètres.

La saison des amours s’étend sur tout le mois de mai pendant lequel les affrontements entre mâles sont fréquents. Les poules fécondées s’isolent dans les bruyères où elles creusent un nid dans le sol, qu’el­les garnissent d’herbes et de plu­mes avant d’y pondre jusqu’à 15 oeufs. L’incubation dure vingt ­six jours et les jeunes vivent en compagnies pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. A l’automne, on les retrouve en peti­tes compagnies assez faciles à ap­procher.

Pendant la période de chasse, seuls les coqs peuvent être tirés, les pou­les étant totalement protégées. La chasse au chien d’arrêt se déroule au début de la saison, sur les ver­sants de la montagne bien exposés au soleil, où abondent les myrtilles dont les tétras sont particulièrement friands. L’envol au nez du chien est extrêmement rapide, contrairement à celui du grand té­tras, et les gibiers levés plongent vers les bosquets de sapins en contrebas. Il convient donc de tirer très vite, avec du 6 ou du 5.

La chasse au chant est aujourd’hui interdite. Ce chant ressemble un peu à celui de la tourterelle, coupé de sifflements stridents. Le coq le pousse du haut d’un rocher dont il descend dès que les poules s’appro­chent. Comme le grand tétras, le petit perd alors son sens du danger. Les chasseurs repèrent à l’avance les clairières où se déroulent les danses amoureuses. Ils y construi­sent un abri bien camouflé où ils prennent place bien avant que le jour ne se lève. Le tir avec du 6 ou du 5 s’effectue sans difficulté. Il arrive souvent que le chasseur, ayant discrètement ra­massé sa victime, ait l’occasion d’en tirer un autre qui a cru qu’il pouvait prendre sans danger la place d’un rival!