La grive draine

Source ONCFS

 

La grive draine appartient à la famille des turdidés au même titre que le merle noir, le rouge-gorge et le rossignol. D'un poids compris entre 100 et 150 g, c'est la plus grosse des grives. Son plumage d'aspect très pale, avec un dos gris uni et le ventre parsemé de larges et nombreuses taches, est identique chez le mâle et la femelle. En vol, on la reconnaît aisément grâce à sa couleur blanche du dessous des ailes. Elle signale sa présence par un cri sec et roulé : trr… trr.
Les couples s'installent très tôt sur leur territoire de reproduction. Parfois dès la mi-janvier, perché au sommet d'un grand arbre, le mâle émet un chant à tonalité élevée, aux motifs simples et répétés. Les premières pontes ont lieu au tout début du mois de mars. Les 4 œufs prennent place dans un nid composé d'herbes et de brindilles, liées avec de l'argile, à 7-8 mètres de hauteur. La femelle seule couve pendant deux semaines. Une quinzaine de jours plus tard, les jeunes quittent le nid. Une deuxième ponte est déposée en mai.

 

Son cadre de vie

La grive draine est une solitaire, agressive et téméraire, en permanence sur le qui-vive. Elle affectionne les bosquets, les allées d'arbres, même ceux des parcs et jardins. On la rencontre aussi en lisière et dans les clairières des forêts de feuillus et de conifères, ainsi que dans des peupleraies, entre 500 et 2000 m d'altitude. Le plus important pour elle est de disposer d'un espace ouvert, prairie ou pâturage par exemple, où elle peut facilement s'alimenter.
Son menu, diversifié, comprend aussi bien des proies animales - vers de terre, insectes et leurs larves, escargots - que des végétaux - jeunes pousses, baies et fruits -. En automne-hiver, elle se nourrit des baies du gui ce qui lui vaut le nom de grive du Gui dans de nombreuses langues européennes.

 

En France

L'espèce est très commune, aussi bien en période de reproduction ou d'hivernage, mais les densités restent faibles. Présente ainsi toute l'année, elle apparaît donc comme sédentaire. Cependant, en octobre-novembre, des petites troupes de grives draines migratrices, originaires du nord et de l'est de l'Europe atteignent notre pays qui constitue un des principaux quartiers d'hivernage avec la péninsule Ibérique et l'Italie. En hiver, les grives draines ont un comportement plutôt erratique, guidé par l'abondance des baies. Après un hivernage diffus, la migration de retour est sensible dès la fin février-début mars.
C'est une espèce de gibier convoitée en France, essentiellement dans la moitié Sud, comme toutes les autres grives et le merle noir.

 

Avenir de la grive draine

La tendance démographique de la grive draine sur la période 1970-1990 se traduit par une croissance des effectifs en Allemagne, au Danemark et en Hongrie mais les populations dans d'autres pays sont stables (Croatie, Espagne et Royaume Uni) ou fluctuantes (Bièlorussie). En revanche, il est constaté un déclin des populations nicheuses au Pays Bas, en Italie (espèce protégée), en Ukraine et en Estonie. Globalement, l'aire de reproduction européenne est plutôt stable sauf en Italie et en Hollande où elle régresse. Les effectifs européens se situent entre 2,2 et 3,1 millions de couples et ils sont jugés globalement stables.
En France, on assiste à une expansion de l'aire de reproduction de l'espèce et on note une stabilité dans l'évolution de l'indice d'abondance de 1994 à 1999.
Dans l'ensemble, l'avenir de la grive draine parait serein, eut égard probablement à sa forte amplitude d'habitat, et au fait que l'espèce est peu chassée.
Aucune menace particulière ne pèse sur l'habitat de la grive draine, à l'exception peut-être des prairies qui ont fortement régressé ces dernières années. Extrêmement méfiante, la grive draine n'est pas une proie facile pour les prédateurs, homme y compris.