Brière

Les armes ont parlé

 

Les gendarmes en charge de l’enquête affirment que les auteurs du massacre d’août sont des chasseurs.

 

 

Ni manœuvre, ni provo­cation écologiste. Quatre mois après la découverte des cadavres de 108 oiseaux d’espèces protégées en Brière (82 ibis 23 aigrettes et 3 hérons). les gendarmes de Saint-Nazaire ont interpellé deux personnes le 11   décembre. L’arrestation fait suite à une enquête orientée vers le milieu de la chasse et aux perquisitions menées au domicile de douze chasseurs briérons en septembre. 56 fusils de calibre l2 saisis ont alors été analysés par un laboratoire d’expertises balistiques de la po­lice nationale à Lyon. Au terme de 28 heures de garde à vue, les deux hommes, âgés d’une qua­rantaine d’années et domiciliés à St-Malo-de-Guersac et St-Joa­chim ont continué de nier, invoquant le vol de leurs douilles, malgré l’avis de leur avocat qui leur conseillait de parler. Pour le capitaine Sylvain Duvet, qui a mené l’enquête et que nous avons interrogé, leur responsabilité dans l’affaire ne fait aucun doute. “Les preuves matérielles sont irréfu­tables cor scientifiques”, ex­plique-t-il. “Le percuteur a laissé une empreinte sur le culot des cartouches. Il n’y a aucun doute, c’est la signature de l’arme.”

L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie de Rosny­ sous-Bois confirme que tout rapport effectué par un expert reconnu, en l’occurrence un laboratoire de la police na­tionale, est considéré comme une preuve matérielle par les tribunaux. En revanche, lié par

le secret d’instruction, le Tribunal de Grande Instance de Saint­ Nazaire, en charge de l’affaire n’a pas voulu confirmer cette donnée capitale. Alors que le Parc de Brière s’est porté partie civile, les deux hommes risquent six mois de prison et près de 10000 F d’amende. Mis en examen pour destruction d’es­pèces animales non domesti­quées et protégées, ils ont été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de chasser et de posséder des armes jusqu’au procès, qui devrait se tenir avant l’été. Désormais,  les gendarmes s’attellent à confondre les autres protagonistes de cette navrante affaire. Les auteurs de l’incendie criminel de la maison de Brière survenu lors de l’été 2000 sont activement recherchés.