Edition du Dimanche 28 Avril 2002
Les piégeurs et déterreurs en assemblée
Des nuisibles « protégés »
 
 
L’Association nationale des piégeurs agréés (ANPA) était réunie en assemblée générale à la salle du COSEC de Montreuil-Ecuires et s’était associée à l’Association départementale des déterreurs qui mène des actions similaires en matière de lutte contre les nuisibles.
Nuisibles : un mot qui fait l’objet de beaucoup de discussions chez les piégeurs et déterreurs depuis que le ministère de l’Environnement a pris récemment des dispositions pour ne plus qualifier en ces termes les belettes, martres et putois. « C’est une décision arbitraire qui ne repose que sur la pression qu’exercent les associations anti-chasse auprès du ministre Cochet et des Verts », déclarait Didier Frémaux, prochain candidat aux législatives sous la bannière CPNT et qui s’exprimait là en sa qualité de président de l’ANPA. Une affirmation relayée dans les rangs des piégeurs, qui sont souvent également chasseurs. « C’est bien connu : plus il y a de nuisibles et moins il y a de gibier, et quand il y a moins de gibier, il y a moins de chasseurs. »
Quand l’analyse peut paraître simpliste ou exagérée aux yeux de certains, les piégeurs et déterreurs font alors parler les chiffres. Effectivement, sur la seule année 2000 et pour le seul département du Pas-de-Calais, les 4 000 piégeurs de l’ANPA ont capturé 15 615 belettes. Quels dégâts causeront sur les oeufs et volailles ces milliers de mustélidés dès lors qu’ils sont protégés ? La réponse préoccupe énormément ceux qui préfèrent se rallier aux réalités du terrain plutôt que de céder aux pressions.
Outre les prises de belettes, il faut noter la capture, chez les déterreurs, de 1 645 renards et 149 blaireaux, et chez les piégeurs, 3 176 renards, 2 833 fouines, 1 707 putois et 22 072 corvidés, toujours pour le seul département en l’an 2000.
Mais si l’assemblée a été dominée par la préoccupation des dispositions gouvernementales, il faut retenir néanmoins la passion et l’intérêt qui animent les volontaires de l’ANPA et de l’association des déterreurs. Ces derniers, composés de trente équipages dans le Pas-de-Calais, mènent des opérations de prévention contre les dégâts dans les champs de maïs que peuvent occasionner les blaireaux, comme celle qui a pu être menée à Caumont par José Grioche, garde et déterreur sur ce secteur.
Les déterreurs travaillent également en collaboration étroite avec les groupements d’intérêt cynégétique (GIC) et mènent, selon le président de Bournonville, des actions d’utilité publique en se rendant disponibles auprès des agriculteurs et éleveurs avicoles. Pour agir, les déterreurs sont assistés de chiens de race dont ils assurent la promotion, comme les Jack Russel, les Fox terrier ou les teckels.
Du côté des piégeurs, des formations sont proposées au siège de la Fédération des chasseurs du Pas-de-Calais. Vigilants sur les réglementations qui viennent contrarier leurs pratiques, les piégeurs et déterreurs n’en conservent donc pas moins leur passion.