CONSEIL DEPARTEMENTAL DE LA CHASSE DES BOUCHES-DU-RHONE

Marseille le 10 janvier 2002

 

Immédiatement après ouverture de la séance et lecture de la circulaire ministérielle du 17 décembre 2001 le secrétaire général de la préfecture :

- A donné lecture du projet d'arrêté préfectoral fermant la chasse des migrateurs (oiseaux d'eau et autres migrateurs terrestre) au 31 janvier2002.

- A précisé que ce texte serait publié avant 12 heures dans toutes les mairies du département.

- Cette lecture ayant été faite avant même que les propositions des membres du conseil départemental de la chasse de la faune sauvage n'aient été formulées, les représentants cynégétiques, considérant "que la messe était dite" ont remis au préfet les propositions de la fédération nationale des chasseurs auxquelles ils adhèrent ainsi qu'un rapport de l'IMPCF confortant les arguments scientifiques constituant la base des propositions nationales.

- Jugeant toute discussion inutile ils ont fait connaître à Monsieur le Préfet leur intention de quitter la salle et se sont retirés.

 

 

Décrets et arrêtés ministériels : un projet inacceptable

 

Les propositions ministérielles sont irrecevables. Elles débouchent sur une diminution considérable des espèces chassables, des périodes de chasse aux migrateurs, gibier d'eau et oiseaux de passage tant au niveau des dates d'ouverture que de fermeture, aussi bien sur le domaine public maritime que dans les zones humides de l'intérieur.

 

De même, les choix juridiques retenus par le Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement contiennent en germe la perpétuation des contentieux. La "guérilla juridique" n'est pas prête de s'éteindre dès lors que la compétence préfectorale est maintenue et que les arrêtés ministériels sont multipliés.

 

Le recours aux dérogations qui sont prévues par l'article 9-1-C de la directive oiseaux 79/409/CEE du 2 avril 1979 constitue un exercice inutile, l'article 7-4 de cette même directive se suffisant à lui-même pour régler le problème, sans plus de risques contentieux.

 

La Fédération nationale des chasseurs s'oppose donc de manière catégorique à des options ministérielles qui apparaissent surréalistes : la chasse de deux espèces de grives sur quatre, la chasse d'une oie cendrée par chasseur dans sept départements, la chasse du pigeon ramier selon une ligne de démarcation nord-sud, la chasse de quelques canards et limicoles dans une liste réduite de départements ou de zones géographiques retenus selon des critères inconnus.

 

La mise en oeuvre d'un prélèvement maximum autorisé (PMA) ignore la notion de "chasse collective alors que le projet de décret tend à généraliser un PMA y compris pour d'autres espèces que les migrateurs. Cette conception individuelle et imposée arbitrairement du PMA méconnaît par conséquent les pratiques de chasse "conviviales" à certains gibiers (lièvres, perdrix).

 

Enfin, le projet d'arrêté ministériel portant interdiction de la chasse de 11 espèces de gibier constitue une véritable provocation et un non-sens biologique dont on aimerait connaître les fondements scientifiques, s'ils existent. Il est d'ailleurs contraire aux positions de la Commission européenne qui préconise des plans de gestion (en cours de finalisation) plutôt qu'une interdiction de la chasse de certaines espèces fragilisées d'abord par la régression de leurs habitats.

 

Le ministère fait une lecture maximaliste de l'article R. 224-10 du Code rural puisque le projet d'arrêté n'envisage pas une limitation des prélèvements mais tout de go l'interdiction de la chasse et retient la durée maximale de cinq ans pour toutes les espèces visées.