Edition du Mardi 19 Mars 2002
Chasseurs et randonneurs ont traqué le petit gibier... pour le recenser
Ne manque que le perdreau gris
Depuis dix ans, quand vient le printemps, c’est le même rituel dans quelques champs de Calais, Marck, Les Attaques et Coulogne : les chasseurs comptent.
Ils comptent le petit gibier : les lièvres, faisans et autres perdreaux gris pour déterminer combien ils pourront en mettre dans leur besace et combien de jours ils pourront sortir leur fusil. Ces chasseurs, protecteurs de la nature, sont tous membres du GIC (groupement d’intérêt cynégétique) du Plat-Pays, à l’origine de cette opération avec la fédération départementale des chasseurs du Pas-de-Calais. Ce comptage est en effet mené sur tout le territoire.
La semaine passée, le GIC du Plat-Pays a ainsi recensé le petit gibier à Marck et à Calais. Dimanche, ils ont remis ça à Coulogne et dans la commune des Attaques, avec pour la première fois autour d’eux pour mener la « traque », des randonneurs des Godillots d’Equihen et des Amis des sentiers de Boulogne-sur-Mer. La fédération française de randonnée pédestre est en effet partenaire cette année de cette action. Une action menée en commun pour apprendre à se connaître et mieux comprendre les loisirs des uns et des autres.
Direction alors les cent premiers hectares à parcourir. Tous les ans, le recensement est mené aux mêmes endroits et sur les mêmes surfaces (au minimum 100 ha) pour qu’il n’y ait pas tromperie sur les chiffres.
En bout de terrain, la trentaine de chasseurs et randonneurs se répartit sur la largeur du champ et avance de bon pas pour débusquer le lièvre. L’heure des premiers comptes. D’autres bénévoles ont l’oeil sur la longueur et prennent bonne note. Pour éviter toute erreur, chacun a une surface bien déterminée et ne compte pas ce qui débouche de la parcelle du voisin.
Le seuil critique
L’opération a été renouvelée, dimanche, sur deux autres terrains de même superficie. Bilan de ce recensement : le perdreau manque à l’appel. Malgré les mesures prises depuis quatre ans et la limitation de la chasse à une journée pour le perdreau, celui-ci n’a pas fait suffisamment de petits. La faute aussi à des printemps trop froids. La nidification ne s’est pas faite.
Aussi, cette année, sur le secteur, le seuil critique (10 couples pour 100 ha) a été atteint. Déjà, le GIC discute donc du nombre de jours de chasse, en attendant le comptage de fin de moisson pour savoir si, cette année, l’oiseau aura fait son nid.
En revanche, pour ce qui est du lièvre et du faisan « naturel » (pas de ceux élevés en batterie et relâchés avant la chasse, insistent les chasseurs), ils sont en bon nombre. Mais attention, les chasseurs ne pourront en tuer autant qu’ils en veulent. Le nombre de têtes est tout de même limité, comme chaque année, grâce à un système de bagues distribuées aux 225 adhérents... Et tout contrevenant sera « invité » à passer devant le tribunal.
Sophie LEROY
GIC, contacter le président pour le Plat-pays au 03 21 82 71 15.