Régulation mode d’emploi

D’après Yann Le Nonand

 

 

 

Tirer sur le cormoran qui vous survole lors d’une passée au canard, voilà une idée qui a

 

dû effleurer l’esprit de plus d’un chasseur pêcheur. Depuis quatre ans c’est un cas de

 

figure qui peut se produire, puisqu’en respectant certaines règles, tout chasseur peut

 

participer à des opérations de régulation du grand cormoran.

 

 

Deux cas de figure se pré­sentent :- la régulation sur Les piscicultures ex­tensives, qui nous concerne peu (à moins d’être ami d’un pisciculteur), et la régulation sur les sites en eaux libres, dans le but de protéger des populations piscicoles menacées.

En ce qui concerne la ré­gulation sur les sites en eaux libres, les demandes pourront émaner d’une association de pêche agréée on dune fédé­ration départementale de pêche. Elles devront  être transmises à la DDAF de son département, à laquelle on aura préalablement deman­dé les formulaires. Pour pouvoir être présenté comme tireur potentiel, il va falloir ne pas hési­ter à se proposer au­près des associations de pêche, qui manquent parfois de personnels pour réaliser les tirs.

Après l’examen des de­mandes par un comité de suivi constitué de divers représen­tants (fédération de pêche et fédération de chasse, ONCES. LPO, pisciculteurs, association de protection de la nature ou de propriétaires d’étangs...), celles-ci pourront être ou non validées - Si elles le sont, le préfet va délivrer aux chasseurs proposes une autorisation individuelle de tir Ils pourront alors chasser les cormorans en toute quiétude tout en  respectant quelques règles simples

Une fois I‘autorisation en poche, direction le bord de l’eau. Là, tout se complique, Car Ce diable de cormoran, est fichtrement intelligent et méfiant. Premier point impor­tant, le camouflage va s’avérer indispensable Vous pouvez opter pour les équipements camo, sans oublier les gants et la casquette camouflés. C’est à mon avis la meilleure option, Car elle vous permet de garder une certaine mobilité et va vous permettre de vous placer au mieux pour tirer en, fonc­tion du vent ou de la direction d’arrivée la plus fréquente des cormorans L’autre solution va consister A construite un affût le plus discret et le plus efficace possible, en s’aidant au besoin de filets de camouflage. Mais là, impossible de s’adapter aux conditions du jour. Sans le recours à l’une de ces techniques, on peut difficilement espérer accrocher quelques cormorans à son tableau. Pour le tir, deux possibilités s’offrent à vous au vol ou posé.

 

Tirer le cormoran au vol ou au posé?

 

Pour Le tir au vol, un automa­tique calibre 12 et chambré 76 sera parfait, mais un juxtaposé en 12/70 conviendront également. On les garnira d’une cartouche de 4 en bourre grasse le plus sou­vent vu les courtes distances mais surtout en nickelée. Car le cormoran a la peau dure. Le principe est de se poster à proximité du dortoir et de tirer Les cormorans qui tournent autour du dortoir avant de s’y poser. Lorsque les oiseaux sont peu farouches, il est intéres­sant de laisser un oiseau se poser et ainsi en attirer d’autres pour multiplier le nombres d’oiseaux tirables à chaque fois. La plus grande immobilité est de rigueur dès que les oiseaux s’approchent et, a for­tiori, lorsqu’ils se posent.

L’autre solution consiste à attendre que les cormorans se posent pour les tirer. Elle est surtout rentable sur des oiseaux peu habitués, et lorsqu’ils se présentent au dortoir à l’unité Ou par tous petits groupes. Dans ce cas de figure des Car­touches en 5 nickelé. et bourre jupe sont idéales.

Au fil des cartouches, les cormorans vont devenir de plus en plut farouches et tourner longtemps et très haut avant de s’approcher Et après quelques séances réussites les résultats vont devenir de plus en plus maigres, tant la méfiance des cormorans va s’aiguiser. Plus aucune faute ne sera tolérée - Une voiture ou un bateau trop visibles feront office d’épouvantail en un rien de temps, un reflet. sur le fusil ou un élément de couleur suffiront. a entraîner la fuite.

Lorsque les conditions deviennent trop difficiles, le mieux est de changer de dor­toir lorsque c’est possible. Forts de ces quelques conseils je suis persuadé que vous deviendrez, comme moi, un amateur de la régulation du cormoran et une personne respectueuse pour Cet oiseau d’une rare finesse et permettant de fort belles actions de chasse

Une fois le cormoran tué. il faut le récupérer, le détruire et - s’il en possède une – renvoyer sa bague au Muséum d’histoire naturelle.