Natura 2000

La Dombes pourrait devenir une zone naturelle

La commission européenne va classer certains sites pour préserver le patrimoine naturel communautaire. 78 000 ha sont concernés en Dombes. Une réunion d’information a fait salle comble à Peronas

Invité par la fédération des chasseurs et le « groupe des 10 », Me Lagier est venu expliquer vendredi soir à Péronnas les tenants et les aboutissants de Natura 2000, une directive européenne qui vise à classer certaines zones en réserves naturelles. Le sujet passionne, principalement le monde rural et le département en particulier puisque 78 000 ha seront concernés en Dombes. Propriétaires terriens, pisciculteurs, exploitants agricoles, chasseurs, pêcheurs, avaient copieusement rempli les gradins de la salle des fêtes pour écouter l'intervention de Me Lagier, un avocat spécialiste de la question.

Cette directive de Bruxelles de 1992, elle même faisant suite à une autre directive de 1979 sur la protection des oiseaux se décompose en deux volets; le premier concerne la protection de l'habitat de certaines espèces.

Dans les zones désignées, 300 en France, l'Etat doit « prendre les mesures nécessaires pour éviter les perturbations et le dérangement»; le second volet désignent nommément certaines espèces protégées « appartenant au patrimoine communautaire ».

Des contrats de cinq ans seront passés avec les propriétaires qui pourront obtenir des indemnités financières. « Le dossier manque de concertation et d'explications, relève Me Lagier ; il ne s'agit pas de s'opposer à la protection de la nature, mais de défendre le droit de propriété. Pourquoi ne pas avoir créé un comité départemental natura 2000 ?  Que se passera-t-il si quelqu'un refuse de signer le contrat ?

Qu 'adviendra-t-il lorsque les aides financières s'arrêteront ? Les textes sont flous. C'est la raison pour laquelle il faut faire valoir son opinion pour peser sur le document juridique ».

C'est bien ce qu'ont l'intention de faire les représentants du « groupe des 10 », la politique de la chaise vide ne pouvant rien apporter de constructif. « On ne peut pas baisser les bras, remarque Arnaud de Loriol, représentant des propriétaires.

Il y aura des choix à faire demain et si on se retire du dialogue, on n'existe plus ».

Pour Albert Thiévon et la chambre d'agriculture, « la tentation est grande de se diviser, mais il faut rester unis pour peser sur le dossier ».

Personne n'a le monopole de la protection de la nature, estime le groupe des 10, qui entend bien user de tous les arguments d'ici 2004 et le classement des sites par la commission de Bruxelles.