Malgré le concours des cimentiers et l'aide de quelques pays amis (ex. : incinération par l'Allemagne), l'important stock de farines animales continue d'augmenter et d'être empilé dans de vastes hangars, situés pour la plupart en Bretagne.

Face à cette situation, l'administration réagit dans l'urgence.

Elle envisage une multiplication des projets d'incinérateurs agricoles (6 à 8 pour la Bretagne) sans aucune possibilité de contrôle (les farines ne sont pas visées dans les plans départementaux de déchets et les plans régionaux de déchets industriels).

L'administration permet aussi des exportations "tous azimuts". Qu'est-ce-à-dire ? Tout simplement qu'une partie des stocks de farine animale est actuellement exportée vers les pays du Sud ...

Et comme les industriels de l'agroalimentaire n'ont rien à envier à leurs confrères de l'industrie, certains d'entre eux se mettent à contourner les règles. Pour preuve, certains géants de l'agroalimentaire exportent leurs farines vers leurs sites de production basés dans le Sud (ex.  vers le Brésil) ...

Finalement la boucle est achevée : on exporte les farines animales vers le Sud qui, soit ne dispose pas des infrastructures et de la compétence technique pour faire disparaître les farines, soit nourrit, avec ces farines animales bon marché, les poulets destinés au marché local ou à l'exportation ...

Triste monde.