|
|
Montréal, 13 avril 2002 / No 102 |
|
par Marc Grunert
Dans ma dernière chronique, j'ai montré comment les hommes d'État (Chirac en particulier) savaient utiliser certains problèmes jugés planétaires pour théoriser l'idée d'un |
Je voudrais
maintenant montrer que derrière les opportunistes hommes de l'État, il y a
toute une clique de fabricants d'idéologie qui travaillent en toute bonne
foi à la formation d'un pouvoir politique mondial de plus en plus intégré.
Leur travail est de découvrir, parfois d'inventer, des problèmes globaux
qui exigent la coopération de tous. Et la division du travail politique
fait le reste en conduisant tout naturellement à l'émergence d'un pouvoir
politique mondial centralisé, autoritaire sous des formes Cette logique a été analysée par Pascal Bernardin dans deux chapitres de son livre fondamental, L'Empire écologique ou la subversion de l'écologie par le mondialisme(1) sur lequel il est toujours utile de revenir car il est absolument sans équivalent. La révolution solidariste, socialiste, égalitariste est aujourd'hui réalisée subrepticement par les institutions internationales. Les textes qui servent de référence aux grands rendez-vous internationaux sous l'égide de l'ONU sont écrits par des gens qui n'ont jamais renié les thèses principales du funeste
Un des textes fondateurs du tribalisme mondialiste, analysé par Pascal Bernardin, date de 1967 (vous me direz que c'est loin, mais il faut bien comprendre que le temps s'écoule moins vite dans l'histoire des idées). Il s'agit du Rapport de la Montagne de Fer(2). Ce texte est le rapport d'un groupe d'experts réunis à la demande du gouvernement américain et destiné à rester secret (source: Bernardin). Il s'agissait de trouver des substituts à la guerre dans un contexte (la guerre froide) où l'hypothèse de la Selon le rapport:
N'oublions pas que l'objectif des mondialistes politiques est de créer une tribu mondiale contrôlée par eux, où le partage obligatoire serait la légalisation du vol, sous le fallacieux prétexte d'une Les moyens économiques: Les moyens politiques: Et enfin, dès 1967, les moyens écologiques étaient déjà parfaitement planifiés par les experts: Les institutions imaginées par les experts pour les moyens politiques sont assez réalistes: Cela semble assez invraisemblable comme tout ce que les experts peuvent produire lorsqu'ils sont enfermés dans un espace isolé, néanmoins les conclusions du rapport ont eu l'approbation de l'économiste John K. Galbraith qui attesta de l'authenticité du rapport, accueilli par les médias comme un canular. Ce rapport serait resté à l'état de tissu de monstruosités cyniques s'il n'avait pas inspiré les fabricants de l'État mondial. Le rapport, qui s'inscrit dans une optique résolument mondialiste, comporte des recommandations qui sont de toute actualité. Se préoccupant d'un seul problème global, la survie de l'humanité, Un certain George Kennan, ancien ambassadeur des États-Unis en URSS, à l'origine de la politique américaine de containment de l'URSS, compte parmi les propagandistes du Rapport de la Montagne de fer. Dans un article paru dans Foreign Affairs (avril 1970, vol.48, N°3), Kennan écrit ainsi que, pour assurer la survie de l'humanité,
Kennan poursuit en véritable prophète: Ainsi la mécanique mondialiste est la suivante: trouver un problème global qui concerne toute l'humanité, gommer les différences politiques (socialisme, communisme, capitalisme...) et promouvoir une autorité mondiale qui mènera, selon le commentaire exact de Bernardin, Le temps s'écoule, les idées mûrissent et nous sommes maintenant en 1983: Mme Gro Harlem Brundtland, premier ministre travailliste de Norvège, préside la Ce nouveau rapport doit répondre à une « mission urgente confiée par l'Assemblée générale de l'ONU à la commission » qui était, selon les termes mêmes du rapport, l'élaboration d' Quant à la teneur du rapport, ce n'est que catastrophisme: surpopulation, famine, désertification, effet de serre, trou dans la couche d'ozone, etc. Or tous ces problèmes (s'ils existent!) sont transnationaux, ils estompent les frontières et ils sont interdépendants avec les problèmes de l'énergie et du développement. Il faudra abolir les souverainetés nationales (et a fortiori individuelles!), définir une nouvelle éthique qui imprégnera les systèmes éducatifs, Les experts et les pseudo-scientifiques qui fabriquent les rapports ne sont, en fait, que des pantins manipulés par les rapaces politiques que sont les hommes de l'État. Pour preuve, Albert Gore, futur vice-président des États-Unis, signe un ouvrage intitulé Sauver la planète Terre(5) dressant un bilan alarmant de la situation écologique mondiale et suggérant de La triste Le principe 5 est programmatique d'une démocratie sociale mondiale: Ainsi ce qui a échoué au niveau des économies nationales est censé réussir au niveau mondial. Le socialisme est érigé en système économique mondial alors que c'est lui qui crée pauvreté et pollution. D'un point de vue éthique, le principe 5 est tout simplement une légalisation du vol, les nations riches étant légalement pillées par les nations pauvres au profit de la clique au pouvoir et du groupe d'États le plus influents. Ce qui caractérise notre démocratie représentative se reproduira inévitablement à l'échelle mondiale. Enfin, le principe 4, qui énonce que Les problèmes globaux planétaires sont de nature écologique, mais on peut aussi parvenir à réunir le troupeau humain en mobilisant son imagination et en manipulant ses émotions. Vous avez probablement vu Independence Day, ce film qui met en scène le scénario idéal des mondialistes: la menace globale. Ce film est une gigantesque manipulation idéologique. Clinton, l'humaniste fourbe, avait bien compris toutes les ressources émotionnelles dont il pourrait tirer profit, en tant qu'homme de l'État. Aujourd'hui, les menaces globales sont le terrorisme, les risques écologiques. Mais quel télescope d'État observera le premier vaisseau spatial ennemi? Ce n'est pourtant pas les moyens qui sont négligés pour découvrir nos futurs ennemis planétaires. Et s'ils n'existent pas, il suffit de les inventer. L'imagination humaine a des ressources insoupçonnées. Voilà, après ce flash back nous sommes aux portes du gouvernement mondial. Une petite chiquenaude suffira à les ouvrir, et cela grâce au travail de propagande mené par l'armée des ombres (dont les guerriers se recrutent chez les écolo-mondialistes, socialistes, syndicalistes, dans les organisations antimondialisation ATTAC, les ONG noyautées par les communistes, et bien entendu dans les médias dominants, etc.). Comment la chiquenaude va-t-elle être donnée? Pascal Bernardin l'expose clairement (chap.IV)(8). Il pose comme condition une intégration institutionnelle. Or le prétexte des problèmes globaux, trente ans de bourrage de crâne et de rapports, l'intérêt bien compris des hommes des États nationaux qui pourront se recycler et se multiplier au sein de l'État mondial, tout cela a eu des effets – l'organigramme des Nations Unies en témoigne(9). Une simple succession de transferts d'autorité et le shadow cabinet mondial est prêt à fonctionner. Gardons en mémoire l'idée de Chirac visant à élargir le G8 pour le transformer subrepticement en une assemblée de parlementaires, bientôt élus par les différents parlements nationaux (ça il n'en parle pas) – voir mon article CHIRAC: L'HOMME DE L'ÉTAT MONDIAL, le QL, Mais pourquoi lutter contre cette idéologie du Bien et son incarnation que serait censé être un gouvernement mondial? La raison est simple. Ceux qui ont lu 1984 ou La ferme des animaux de Orwell ou encore Le meilleur des mondes de Huxley n'ont pas besoin d'explications. Pour les autres, qu'ils se souviennent que le pouvoir politique n'a pas d'autre fin que lui-même et sa propre expansion, qu'il consiste toujours à s'approprier les droits dont il dépossède les individus. Tous les maux que le monde connaît actuellement sont produits par le pouvoir politique. Le pouvoir politique engendre les guerres et s'en nourrit, il criminalise arbitrairement les comportements humains (toutes les prohibitions), il détruit les richesses par un travail improductif (bureaucratie d'État), il s'érige en directeur de conscience, il empêche le développement économique (corruption, impôts confiscatoires, restriction au libre-échange...), il ruine la morale fondée sur la liberté du choix. Le pouvoir politique mondial est réellement la pire des menaces qui pèsent sur l'espèce humaine. |