COURRIER « D’ELECTEUR » 

QUE VIVE LA CHASSE !

 

S’il peut paraître à première vue évident qu’un million et demi de passionnés qui chassent dans notre beau pays le pensent, il est malheureusement moins sûr qu’ils le crient à l’unisson et d’une même voix.

Des milliards de pages ont été écrites sur la passion et la défense de la chasse. Elles ont été rédigées par des auteurs dont le but a toujours été de faire partager leurs sentiments et leurs émotions.

J’ai 46 ans et je fêterai le 14 Juillet ma 40ème année de hutte. J’ai eu la chance de tirer ma première sarcelle à 6 ans, en compagnie de mon grand père, allongé et bien calé sur la couchette, avec un bon vieux 16 à chiens et des « oreilles de renard »  en guise de lunette.

Cette image m’accompagnera jusqu’à la fin de mes jours.

Je me suis toujours dit qu’il était de mon devoir de transmettre ce que l’on m’a donné. Grâce à Saint-Hubert, j’ai pu réaliser cette transmission à mon fils Hubert et l’une de mes filles Margaux qui a fait sa première sarcelle la nuit du 1er Janvier 2000 !

L’émotion fut pour moi encore plus grande.

Je ne compte plus les centaines de mauvaises notes pour inattention que j’ai récoltées à l’école, car les fenêtres des classes étaient malheureusement orientées Nord-Est !

Plus tard, et lorsque mes moyens me le permirent, j’ai pu goûter aux joies des approches au Grand Gibier, aux heures passées haut perché sur mon mirador à observer des centaines d’animaux avant de prélever celui qui devait l’être.

Mon autre fille Céline gardera aussi, j’en suis sûr l’éternelle image d’une compagnie de sangliers passant dans un terrible vacarme à 20 mètres de nous, et dans laquelle j’eus la chance de réaliser un très beau doublé !

Je suis piégeur agréé. J’ai passé avec succès mon brevet grand gibier. Je siège au CDCFS (Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage) de mon département. Lorsque j’ai besoin de me détendre, je sculpte et peins des bécassines.

J’élève avec le plus grand amour mes sauvagines, et je ne me couche que lorsque je suis sûr qu’elles sont « servies ».

Lorsqu’elles sont attelées sur leurs plateaux que j’ai fabriqués avec la même passion, je reconnais le chant de chaque sarcelle, chaque siffleur ou oie. Il en est de même pour mes appelants colverts à l’eau ou en cage. C’est çà la vraie passion… Peu importe le nombre d’anatidés prélevés dans la nuit, c’est cette « musique » qui m’est importante. Elle est le fruit de longues heures, de mois, d’années à composer mon orchestre.

A travers les dernières lois décrets et arrêtés qui ont tétanisé la chasse, nous n’avons entr’aperçu hélas que les prémices… Et je sens petit à petit mes tripes se contracter car on veut me les arracher. Dans quelques semaines peut-être, je dirai à mes enfants : Vous ne pourrez JAMAIS transmettre à votre tour.

Je crois avoir pratiqué presque toutes les formes de chasses en France. Je les respecte toutes et s’il en est que j’aime moins, je n’en parle pas, et je n’en fais encore moins état publiquement.

A l’heure où nous devons tous former une véritable chaîne d’union, de fraternité et de respect des différences, je suis malade de lire ou entendre certains « ténors » du monde cynégétique diviser la chasse et les chasseurs. Oui, Monsieur Hansen-Catta : sentez-vous visé, continuez à crier haut et fort à côté de l’échafaud qui nous guillotinera que ce n’est point dans les urnes qu’il faut trouver son salut !

Qu’avez-vous fait avec votre ami François Patriat et ses amis Verts pour apaiser la chasse comme il l’était promis ? Pour lui, c’est gagné ! Il a eu son portefeuille de secrétaire d’Etat: Les PME ! Suite logique ? De la Chasse, on passe aux PME. Ben voyons ! La politique, c’est une affaire de spécialistes ! Et nous, pendant ce temps, on perd 3 mois de chasse, nos enfants ne peuvent plus nous accompagner le Mercredi, La liste des espèces gibier et nuisibles diminue, la gangrène verte poursuit inlassablement sa destruction….. la nôtre.

Dans votre beau département, combien de pauvres gens privez-vous de ne pouvoir vibrer du chant de leurs sarcelles, siffleurs et autres anatidés sur leur étang ? Ethique, paraît-il ? Je puis vous affirmer que les bons appelants sont avant tout les colverts. Le reste n’est que passion. On ne tue pas plus avec de la sauvagine, aussi bonne soit-elle. Alors, laissez vos sauvaginiers tranquilles. Ils sont beaucoup moins dangereux et plus utiles pour la faune que ceux qui nous gouvernent depuis leurs bureaux parisiens et bruxellois, en votant (pardon : en faisant voter) ces lois politiciennes et contre nature, sans aucun respect de celles de la science et du respect de l’homme.

Il ne nous reste plus que quelques semaines pour élire ceux qui auront le droit de vie ou de mort sur la chasse. Ensuite, il sera trop tard…Bien sûr, il est plus naturel de s’exprimer dans le monde cynégétique que de s’occuper des inepties de la politique. Mais c’est un fait. Aujourd’hui, c’est le seul terrain sur lequel nous pouvons espérer montrer au futur législateur que nous existons, et que nous voulons vivre. Non, Monsieur Hansen Catta, je ne veux pas mourir.

Ce n’est pas le chasseur qui doit tuer la chasse. Unissons nous : tous, qu’on le veuille ou non, que l’on adhère ou non au mouvement politique officiel, la question n’est pas là. Il faut regarder plus haut et plus loin, sans considérations intra-cynégétiques. La bataille doit d’abord et avant tout se gagner dans les urnes. Vous aurez ensuite tout le temps de mettre en pratique vos connaissances et expériences dans la reconstruction de la chasse…. Avec le respect des différences.

S’il vous plaît Monsieur Hansen Catta : ne tuez pas la chasse.

Benoît DURIEZ     Linselles (Nord)