PRÉSIDENTIELLE

 


Jean Saint-Josse a officialisé hier sa candidature à l'élection présidentielle au nom de CPNT, déclarant vouloir mener une campagne en faveur de la « ruralité » et annonçant qu'il ne donnerait pas de consigne  de vote pour le second tour.

«La France des différences» tel est le slogan de campagne de Jean Saint-Josse, président de Chasse, Pêche, Nature, Traditions (CPNT), qui a annoncé hier sa candidature à l'élection présidentielle, avec l'ambition de doubler son score des européennes de 1999, où CPNT avait recueilli 1,2 million de voix.


Le maire de Coarraze (Pyrénées-Atlantiques), député européen depuis 1999,  a longtemps hésité avant de se présenter.

« Ce n'était pas par calcul politicien, a-t-il précisé hier, lors d'une conférence de presse, mais parce que cette élection n'est pas banale pour nous »
Il a annoncé avoir emprunté personnellement 763 000 F « avec la caution du mouvement  », qui s'ajouteront aux 91 000 F de dons et de cotisations diverses, pour financer sa campagne.

Jean Saint-Josse a assuré avoir déjà  reçu 945 promesses de parrainage d'élus, avant même toute annonce de candidature. CPNT vise aujourd'hui de 1 200 à 1 500 signatures.


Le nouveau candidat a pris soin de ne pas évoquer l'épineuse question des dates de chasse aux oiseaux migrateurs, qui est au cœur du combat politique des chasseurs depuis plus de trois ans.« Je ne veux pas qu'on nous confine dans un entonnoir chasse-pêche », a expliqué Jean Saint-Josse, soulignant que CPNT défend avant tout « une autre forme d'aménagement du territoire, harmonieuse et équilibrée, où chacun trouve son compte ». CPNT a recyclé son slogan des européennes de 1999 « L'Europe des différences » pour son programme présidentiel, baptisé  « La France des différences »


Hier, il a placé la barre très haut : annonçant qu'il visait au minimum 2,4 millions de voix, soit le double du score obtenu aux élections européennes de 1999. Et il se prépare de nouveau à un marathon dans les campagnes françaises : 25 déplacements à travers la France sont d'ores et déjà inscrits au programme jusqu'au premier tour. Mais quid du second tour ? Saint-Josse assure qu'il ne donnera pas de consigne de vote : « On est des gens libres. Ce sera la responsabilité des autres hommes politiques de prendre en compte notre message du premier tour. »


En réalité, Jean Saint-Josse n'en fait pas mystère : la présidentielle n'est qu'un galop d'essai. Pour les chasseurs, le véritable enjeu est l'Assemblée nationale, et donc les législatives de juin. « C'est là qu'est le pouvoir », explique leur candidat. Le pouvoir, surtout, de faire

changer la loi Voynet sur la chasse... CPNT annonce avoir déjà 260 candidats prêts à partir à l'assaut de circonscriptions, avec une « stricte parité » hommes-femmes. « Nous ne ferons qu'une seule campagne.

Même programme, même équipe : nous sommes un petit parti, affirme Saint-Josse.
Ce petit parti pourrait bien faire trembler le PS aux législatives. Pour le porte-parole du PS, Vincent Peillon, menacé dans son fief de la Somme, Jean Saint-Josse n'est qu'un « candidat de droite de plus » qui « n'a pas su résister aux appels pressants de l'Elysée »... Quant au candidat des Verts, Noël Mamère, il veut croire que « le problème de la chasse est tout à fait secondaire dans la vie politique française ». Mais peut-être pas dans la circonscription du député et maire de Bègles...