Renaud Buche

Président de la Société Centrale Canine

Ardent pratiquant de la chasse

du lapin aux chiens courants.

 

Chiens et chasse, main

dans la main

 

Parler de la chasse, c’est avant tout parler du chien ....... Mais en raison de mon parcours cynophile cela ne vous éton­nera pas. Chasseur depuis plus de quarante ans, je me considérais comme faisant partie d’une génération spon­tanée, une mutation dans l’environnement familial, car rien ne me prédisposait à devenir chasseur. Je suis en effet issu d’une famille de citadins, Parisien, jusqu’au jour où j’ai découvert le roman de Maurice Genevoix, Raboliot, dévoré en quelques jours à l’âge de 13 ans. Cette lecture m’a ouvert les yeux sur la nature et son environnement. En parcourant les plaines et les bois, j’ai découvert et appris à aimer passionnément toutes les chasses où le chien était l’auxiliaire indispensable. Mais il n’y a pas que plusieurs sortes de chasses, il y a aussi plusieurs sortes de chasseurs celui qui pratique pour son compagnon, celui qui pratique pour partager l’environnement, celui qui aime le tir et ses difficultés, celui qui aime la convi­vialité mais, aussi, ce lui qui chasse pour tuer sans aucune conscience de la gestion de son patrimoine, sans aucun respect des règles élémentaires d’une passion de la nature. Pour beaucoup d’entre nous, les chiens - toutes races sélectionnées confondues - font partie intégrale de notre sport. Amateur de chiens courants depuis mon premier permis, je n’étonnerai personne en disant que c’est la forme que je préfère et que je pratique. Chasse à courre - trop souvent décriée ou attaquée par des incompétents -, mais aussi chasse à tir, avec une meute homogène de chiens courants. Chasse aux chiens d’arrêt, aux le­veurs de gibier, aux marais, sous terre. avec des rapporteurs de gibier mais aussi chasse au vol, chasse à l’arc...

En ce début de siècle, nous subissons des attaques injustifiées, les chasseurs ayant su, depuis plus de vingt années, respecter la nature et sa faune. Mais nous ne sommes pas entendus. Nous nous devons de rester solidaires si ne voulons pas nous trouver rapidement dans l’impossibilité de pratiquer

Avec le nombre impressionnant de races de chiens de chasse, tout chasseur doit pouvoir trouver celle qui lui convient, aussi bien par rapport à son aptitude physique que par rapport à son territoire de chasse et aux espèces gibiers présentés.

N’est-il pas triste de voir une chasseur seul au milieu d’une plaine à la recherche d’un gibier hypothétique ? En revanche. en harmonie avec un chien d’arrêt qui vous apportera toutes les sensations d’une quête appliquée. et vous arrêtera un perdreau ou un faisan, le tir ne devient qu’une récompense pour votre compagnon. Et alors, quel plaisir Au bois ou le long des haies (aménagées par les chasseurs) un cocker ou un springer vous ap­porteront aussi ces sensations. Dans leurs styles personnels, ils sauront faire voler un faisan ou lever un lapin, un lièvre. Au ma­rais, un retriever qu’il soit labrador, golden, flot-coat... vous rap­portera tous les gibiers tombés.

N’est-il pas triste de voir une battue en forêt effectuée avec une ligne de traqueurs qui poussent le gibier sans aucune mu­sique ? Musique d’une petite meute de chiens courants ou d’un groupe de teckels, fox ou jack-russel, chaque participant à son poste partagera l’action aux écoutes du rapprocher, d’un lancer, vivra les émotions d’une menée vigoureuse se dirigeant vers son poste mais aussi les défauts suivis des récris du relancer jusqu’au coup final à la ligne. Et, dans ce cas, même si notre chasseur pos­té n’a pas eu la chance d’être au passage il aura vécu la traque dans toute son intensité.

Partager avec une équipe de déter­reurs le travail du chien, qui saura lutter avec le renard ou le blaireau jusqu’à la prise, après des heures d’efforts. Partager, avec une buse ou un faucon, la chasse au vol pour de nombreuses attaques d’un lapin agile et rusé et une prise... Devant cette osmose du conducteur et de son oiseau, quel spectacle!

Si nous voulons continuer à prati­quer, nous devons impérativement être solidaires de tous les modes de chasse, mais aussi être respectueux de nos voisins, de nos territoires, des usagers des forêts, en somme, partager et faire partager notre passion. Cette même passion qui nous anime tous pour quelques moments de bonheur entre l’ouverture et la fermeture de la chasse, moments jugés trop courts. certes, mais d’une intensité exceptionnelle.

La chasse, c’est un lieu de rencontre, la convivialité étant un des instants privilégiés d’un groupe de chasseurs, avant et après l’action, où chacun aime à se retrouver pour échanger, débattre ou analyser les actions. Mais la chasse, c’est aussi une réalité éco­nomique vêtements, armes, munitions, chiens, véhicules, locations, déplacements, hébergements... si chacun d’entre nous faisait un bilan détaillé, la surprise serait grande ! Mais quand on aime... En ce début de siècle, que nos vœux soient entendus par tous, pour que nos enfants, mais aussi les générations suivantes, puis­sent continuer, s’ils le souhaitent, à partager cette passion.

Passion, respect, partage... Nous avons encore de bons moments à vivre si nous restons unis et si nous savons obtenir le respect

 

« Nous subissons des attaques injustifiées, les chasseurs savent

respecter la nature »