En Espagne, des travaux concernant la mise au point d’un vaccin contre la myxomatose et la VHD arrivent en phase finale. Ces travaux, réalisés au centre de Recherche en santé animale (CISA-INIA. MADRID, équivalent de l’INRA en France), par une équipe pluridisciplinaire, ont conduit à l’élaboration de ce vaccin qualifié de "Recombinant", efficace à la fois contre la myxomatose et la VHD et transmissible par contacts entre lapins. Ce vaccin est recombinant, c’est à dire issu de manipulation génétiques à partir d’une souche virale atténuée de myxomatose (MV-6918) sur laquelle la protéine vaccinant contre la VHD (VP60) a été incorporée. Ce vaccin a la propriété d’être transmis par contact et de disparaître après la troisième transmission. Le premier lapin inoculé devient donc infirmier et vaccine ses congénères mais au troisième passage, le vaccin disparaît. Cette dernière caractéristique permet d’obtenir l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) puisqu’elle est une garantie de non propagation. Les demandes de commercialisation ont été déposées pour l’Espagne, la France, l’Italie et le Portugal. Autre point positif : les autorités sanitaires espagnoles ont accordé une autorisation d’expérimentation en nature sur une des îles balléares. Les premiers résultats sont encourageants. Toutefois, si les lapins sont déjà porteurs d’anticorps anti-myxomatose, le vaccin ne "passe pas" mais il passe néanmoins si les lapins si les lapins sont porteurs d’anticorps anti-VHD. Les travaux de laboratoire complémentaires de cette équipe portent actuellement sur la voie orale et la possibilité d‘accélérer la transmission par des insectes vecteurs. La Fédération Espagnole de Chasse, par l’intermédiaire de sa fondation (FEDENCA) a financé ses travaux depuis le début. Le sérieux de ces recherches est conforté par deux publications en anglais dans des revues internationales de virologie : "Journal of virology" N° 1143 et 1123 de février 2000. "Archives of virology" N° 759 et 771. Ces deux publications en anglais peuvent être obtenues auprès de l’IMPCF. L’Institut Méditerranéen est en contact permanent avec cette équipe ibérique qui a en outre apprécié nos travaux de terrain sur les variations saisonnières de la présence d’anti-corps en nature (cf :Institut Infos N°5 de juillet 97), étape incontournable pour mieux préciser les périodes de vaccination utiles dans un double objectif d’économie et d’efficacité.
CONCLUSION
Le lapin, petit gibier de base par excellence du midi de la France, pourrait reconquérir les territoires d’où il a quasiment disparus. Sans la volonté de certains responsables cynégétiques et sans l’insistance de nombreux chasseurs intéresser par ce petit gibier prolifique, il ne faudra pas trop compter sur l’opération du "Saint-Esprit", c’est à dire espérer que le voisin se charge de l’opération de repeuplement et de vaccination et en attendre les retombées...
Il n’y aura plus d’excuses puisqu’à priori, les deux principales maladies devraient, à court termes, être endiguées par ce procédé de vaccination révolutionnaire.