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Nouveau candidat à la présidentielle : Noël Mamère.
Mal-aimé des Verts ?
14 oct
Unanimement reconnu comme le personnage le plus charismatique du parti écologiste avec Dominique Voynet, le député de Gironde a connu un parcours semé d'embûches pour s'imposer auprès des cadres d'un mouvement qu'il n'a intégré qu'en 1997. Alain Lipietz désavoué par les militants, c'est au forceps et après moult hésitations que Noël Mamère a finalement accepté à 52 ans de défendre les couleurs des Verts à six mois de la course à l'Elysée, à la condition d'être soutenu de manière unanime par les quinze membres de l'état-major.
En prenant cette décision, le député-maire de Bègles revient dans une spectaculaire volte-face sur ses déclarations, faites le 13 oct au journal Le Monde, selon lesquelles il avait décidé de manière "irrévocable" de ne pas porter les couleurs des Verts dans la course à l'Elysée. Il refuse "sans états d'âme ni regrets" d'être le candidat des Verts "Il y a une fracture entre la base et le sommet de ce parti", affirme le député de la Gironde, qui critique Dominique Voynet et ne croit pas pouvoir "ressouder un mouvement qui ne le veut pas". "Ma décision est irrévocable et rien ne pourra me faire changer d'avis".
Je ne peux pas être le candidat d'un parti balkanisé. Pour faire une bonne campagne, il faut qu'il y ait un consensus, je ne suis pas certain de le recueillir sur mon nom. Une présidentielle, c'est un dialogue avec l'ensemble de la société. J'y étais prêt, mais je ne pouvais accepter d'être handicapé par un parti dont les blessures sont encore très vives.
Dimanche en fin de matinée, M. Mamère a eu un entretien avec la secrétaire nationale des Verts Dominique Voynet à l'Assemblée nationale, selon de bonnes sources. Après cet entretien, il a rejoint la salle où se tenaient les débats des Verts en empruntant une porte dérobée, évitant de la sorte les journalistes présents.
Le Collège exécutif des Verts (l'organe de direction du mouvement) s'est réuni à l'issue des débats de la matinée du Conseil national (le Parlement des Verts) en présence de M. Mamère.
Dimanche après-midi, le Collège exécutif doit présenter au Conseil national une motion dans laquelle il indique avoir "décidé d'investir" Noël Mamère.
La direction du parti écologiste propose pour ce faire une consultation des militants afin de ratifier cette investiture.
Le Conseil national doit donc se prononcer sur cette procédure. Pour qu'elle soit entérinée et mise en œuvre, elle devra recueillir au moins 60% des suffrages du Conseil national, a-t-on précisé de même source.
La décision du Collège exécutif sur la candidature de Noël Mamère a été prise à la majorité, sans toutefois recueillir l'unanimité des suffrages.
Investi de justesse face à Noël Mamère en juin dernier (50,3%), Alain Lipietz a été désavoué samedi au terme du dépouillement du vote des militants qui, à plus de 60%, lui ont demandé de "jeter l'éponge".
Dimanche en sortant de la séance du matin, M. Lipietz a déclaré qu'il venait de prononcer "son "éloge funèbre", ajoutant cependant: "Bien entendu je soutiendrai NoëlMamère".
"Tout le monde a conscience que cette fois il faut se serrer les coudes. J'espère que ça bénéficiera au nouveau candidat", a-t-il poursuivi.
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